Le Grand texte qui nous intéresse cette année est celui qui plonge au cœur vif de l’humain : la passion amoureuse. Et c’est â une femme, que l’auteur, Léon Tolstoï, fait tenir jusqu’à la mort le fil puissant du désir, elle se nomme Anna Karénine.
Les passions sont trois : à l’amour et â la haine que Lacan a compris comme étant d’un seul tenant, l’hainamoration, il faut adjoindre, comme  lui-même l’a proposé, l’ignorance.
Comment se terme bien méconnu participe-t-il à l’amour et à la haine que décrit avec tellement de force le roman ? On en suivra ici les péripéties proprement romanesques, bien connues pour réveiller dans ses arcanes, l’intensité de ce qu’il est convenu d’appeler l’ignorance.
Secret ? Mystère ? Inquiétude ? L’ignorance se découvre au vif de tout travail analytique. L’Ignorance est-elle aussi à entendre comme passion de l’être ?
Cet « attachement mortel », cet « amour embaumé » pour reprendre l’expression de Gide aux prises avec Madeleine, est saisi ici par Tolstoï, dans toutes ses dimensions. Prenons soin d’en tirer quelques lignes.